POPON, Nicolas (1815-1885), Horloger et Fabricant de Bronzes à Paris- Belle Pendule à poser Néo-Louis XV en bronze doré génèreusement ciselée sur sa forme aux profils chantournés de motifs ornementaux Rocaille accueillant deux figures enfantines occupées à soulever des branchages fleuris. A son amortissement, un Chérubin séant sous un dais feuillagé ponctué de fleurettes symbolise L’Aurore. La base curviligne animée d’enroulements à frondaisons d’acanthe et de demi-coquilles rudentées ajourés formant piétement. Le cadran circulaire émaillé blanc à chiffres romains pour les heures, arabes pour les minutes.Mouvement éstampillé « POPON/A PARIS », cachet de l’horloger « S.MARTI /Médaille de Bronze ».Travail parisien de qualité de la seconde moitié du XIXe siècle.Epoque NapoléonIII, vers 1860;
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L’ AURORE ou L’EVEIL DU PRINTEMPS-
Portée (n°91) en 1877 au Catalogue de Vente des Modèles en Bronze (..) Par suite de Cessation de Commerce de M.POPON Père*, cette pendule à poser de fort belle conception titrée Aurore s’affilie sans conteste au brillant corpus de pièces horlogères d’inspiration Louis XV créées dans les années 1850-1860 par G. Denière, .L .Marchand, V.Paillard ou Raingo*, émérites représentants sous le Second -Empire de la prévalence et excellence dans les Arts Décoratifs européens des Bronzes d’ameublement d’Art français.
Sculpturale, elle met en scène ,au coeur de son ample caisse aux profils chantournés façonnés, parcourus d’enveloppants motifs Rocaille ciselés avec liesse, deux plaisants Bambins aux formes potelées fermement modelées. Lestement campés sur des volutes feuillagées d’acanthe, ces avenantes figures enfantines aux hanches, bustes nimbés de virevoltantes étoffes s’enquiérent de soulever des branchages pavoisés de printanières fleurs écloses surmontant une opulente coquille à bords ondés. Auréolé de palmes, crosses d’acanthe, de demi-coquilles,d’ailerons à coquilles rudentées aux ajours soigneusement agencés, le boisseau de la pendule, ouvragé en sa partie basse sur fond guilloché d’un treillage, accueille le cadran souigné sur son pourtour d’ondulations. A son amortissement,lové sous un dais feuillagé fleuri, un ravissant Chérubin prend place. Symbolisant L’Aurore, il relève en une gestuelle exquise, enjôleuse le bandeau ceignant encore le front de son carressant minois.
Rudentures, oves, agrafes ornent le dos de la pièce horlogère timbré d’un cartouche feuillagé centré d’un miroir. L’ensemble de cette composition d’un parti formel éprouvé s’éléve sur une base-socle curviligne animée de généreux enroulements, frondaisons d’acanthe grainée ajourés et demi-coquilles rudentée formant piètement.
En 1855, dans son « Ouvrage descriptif ou analytique des produits les plus remarquables de l’Exposition de 1855, Henri Boudin, à la vue des « belles pendules »exibées lors de cette manifestation d’envergure par Nicolas Popon, écrivait: »Nous ne sommes plus au temps où le volume et la matière constituaient la principale valeur d’un bronze d’ameublement (..)la grâce des formes, le cachet d’originalité, le brilllant, l’élégance, l’arrangement, l’harmonie, l’intelligence de l’ornementation et de la composition, l’entente du détail et de l’ensemble, telles sont les seules qualités appelées à donner du prix à un bronze d’aujourd’hui.M.Popon l’a compris, rien n’est plus remarquable que ses produits qui, grâce à cette perfection et à ce goût avec lesquels ils sont travaillés, seront toujours classés en première ligne (…) ». (Le Palais de l’Industrie Universelle, 1855, p.191). Ces propos avisés s’ajustent à la pendule présentée associant avec justesse, sous couvert d’un attrayant sujet allégorique, puissance et retenue des lignes, luxuriance ornementale maîtrisée et charme enjoué des figures enfantines.
* Catalogue de Modèles en Bronze/Pendules, Candèlabres, Lustres, Lampes;Groupes, Statuettes, Socls, Chenets, Laternes, Suspensions, Jardinières/dont la Vente aura lieu/Par suite de Cessation de Commerce/ de M.POPON Père (..) les lundi 4 er mardi 5 juin 1877 (..).Paris: 1877, 8 p.
* Voir Klejberg, Pierre, Encyclopédie de la Pendule Française, Paris: Ed. de L’Amateur, 1997, p. 468 (fig. B), pp.471-472 (Fig. E-G et B-D);-L’Art en France sous le Second Empire-Cat. Expo., Paris, Grand-Palais, mai-août 1979- Les Bronzes d’ameublement, pp.152-153 ( n° 71 et 72).
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POPON, Nicolas (1815-1885)-De souche modeste, Nicolas Popon, natif d’un hameau rural de Côte-d’Or (Jailly-les-Moulins), sut acquérir, en un demi-siècle d’émulation industrielle et artistique , estime et notoriété auprès tant du cénacle des Fabricants de Bronzes d’Ameublement de la Capitale que des amateurs appréçiant « l’esthétisme »particulier de ses créations.
Venu, encore adolescent, dans la Capitale où il se forme à l’humble métier d' »ouvrier-horloger », il fonde en 1844, aguérri en ce domaine, son propre Atelier 44 de la rue Charlot , au coeur de l’industrieux quartier du Marais . A sa ‘ »Fabrique d’horlogerie en tous genres, horlogerie de précision » (1844-1851), il adjoindra à partir de 1852 celle « de Bronzes » proposant désormais dans un « Magasin » ouvert au n°77 de la même rue « Pendules, flambeaux, Coupes, Candélabres et Statuettes ». L’année 1855, avec sa participation à l’Exposition Universelle de Paris, augura de sa florissante carrrière à l’instar de celles de « cette phalange d’hommes -MM.Delafontaine, Lerolle, Marchand, Charpentier, Raingo,..-qui conquirent les plus grands suffrages de ce public plus qu’européen, appelé à tous instants dans l’enceinte du Palais de l’Industrie ». Favorablement remarqué pour « sa spécialité de montures de porcelaine gros bleu de Sèvres dont elle a le plus bel assortiment en pendules, lampes et vases », il se démarquera par une « pendule aux Amours emblématiques des Saisons » à « globe de marbre blanc tournant sur lui-même » avec un serpent formant le socle ». Unanimement louangé, N.Popon sera gratifié d’une Médaille d’Honneur. Par la suite, à la tête de « l’un des plus riches Etablissements de Bronzes de la rue Charlot (..) » où « il occupa « -en des locaux établis 23, rue Saintonge- » 200 à 250 ouvriers », il sera lauré lors des Expositions Universelles de 1862 (Londres),de 1867 et 1878 (Paris) d’une Médaille de Bronze pour ses réalisations au « parti original » mariant à « l’excellence de ciselure, » « élégance de forme » et « richesse de dorure ». Honoré d’autres fonctions et mandats (Président de la Société des Horlogers de Paris, Administrateur de la Caisse d’Epagne, Conseiller municipal de Vincennes), il associera en 1871 sous la raison sociale « POPON ET FILS »à sa florissante Fabrique de Bronzes d’ Ameublement d’art, son fils, Charles (1844-1912)-, lequel maintiendra comme « Négoçiant-Bronzier » l’activité de la Maison jusqu’en 1883. Se retirant progressivement des affaires, il organisera la vente (1874, 1875 et 1877) de ses « Modèles » et au cours de l’année 1880 cédera ses ateliers à Mathieu PLANCHON( 1842-1921), propriètaire » d’une des plus importantes et renommées Maisons d’Horlogerie et de Bjouterie de Paris ». Devenu Maire (1881) de son hameau natal, il y décédera en mai 1885. En résumé: POPON Nicolas: un nom à rétablir au Panthéon de l’Industrie de Bronze d’art- Une signature gage de qualité.
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Signatures: Numéroté « 2706 », le mouvement porte, Insculpée sur sa platine: l’estampillle de: « POPON/ à PARIS »- et le Cachet de l’Horloger: » S. MARTI/ MEDAILLE DE BRONZE »-
Matériaux: Bronze ciselé et doré; émail.
Dimensions: H.: 49 cm;-L.:53 cm;-Pr.: 20 cm.
Travail Parisien de qualité de Style Néo-Louis XV de la Seconde Moitié du XIXe siècle.Epoque Napoléon III, Circa 1860
Bel Etat génèral. Dorure d’origine.
Siècle | 19ème Siècle |
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Style | Louis XV |
Type d'Objet | Antiquités |