Gilles Joubert et Roger Vandercruse dit Lacroix – Commode sauteuse en marqueterie et bronze au C couronné, vers 1755

Gilles Joubert et Roger Vandercruse dit Lacroix – Commode sauteuse en marqueterie et bronze au C couronné, vers 1755

25.000,00 

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Gilles Joubert et Roger Vandercruse dit Lacroix – Commode sauteuse en marqueterie et bronze au C couronné, vers 1755

Qualité musée. Une exceptionnelle collaboration pour une commode d’une rareté remarquable, en marqueterie d’amarante, de bois de rose et de bois de violette, enrichie d’une ornementation de bronze ciselé et doré au C couronné. Le dessus, en marbre gris veiné, surmonte une façade ouvrant par deux tiroirs sans traverse, ornés d’un décor géométrique dans une réserve. L’ensemble repose sur des pieds galbés, alliant élégance et robustesse.

Cette commode peut être rapprochée des réalisations de Gilles Joubert, ébéniste du Roi (voir la vente Christie’s du 19 décembre 2007). Elle porte l’estampille de Roger Vandercruse dit Lacroix (RVLC), ainsi que plusieurs poinçons de la Jurande des Menuisiers-Ébénistes (JME) sur le montant avant gauche, garantissant son authenticité et sa qualité.

Dimensions :
Hauteur : 88,5 cm
Longueur : 126,5 cm
Profondeur : 66 cm

État de conservation :
Très bon. Cette commode a été restaurée avec soin et vient de recevoir un vernis au tampon, qui en sublime l’éclat.

Biographies :

1° – Gilles Joubert (1689–1775).
Gilles Joubert aurait obtenu sa maîtrise entre 1715 et 1720. Il commence à travailler pour le roi en 1748. D’abord occasionnelles, les commandes de la Couronne deviennent de plus en plus nombreuses, et sa notoriété grandit chaque jour. En 1755, il est choisi pour réaliser deux somptueuses encoignures destinées à accompagner le médailler qu’Antoine-Robert Gaudreaus livre en 1739 au cabinet du Roi à Versailles.

À partir de 1758, il devient ébéniste ordinaire du Garde-meuble de la Couronne, après n’avoir été qu’un fournisseur occasionnel. En 1763, il obtient le titre d’ébéniste du Roi, succédant à Jean-François Oeben, et devient également doyen de sa corporation.
Les commandes pour les Maisons Royales ne cessant de croître, Joubert est contraint de sous-traiter une partie de son travail. Ainsi, de nombreuses œuvres livrées sous sa direction, bien que consignées dans le Journal du Garde-Meuble, portent souvent l’estampille de ses confrères plutôt que la sienne. Joubert incarne le style Louis XV, mais il évolue avec son temps, produisant des pièces de style Transition aux décors néo-classiques. En revanche, il s’exprime avec moins d’aisance dans le style Louis XVI.

Gilles Joubert n’a estampillé qu’une infime partie de ses réalisations. L’usage de l’estampille n’étant pas obligatoire pendant la majeure partie de sa carrière, et en étant dispensé par la suite en tant qu’ébéniste du Roi, il est difficile de reconstituer l’étendue de sa production. Seul le Journal du Garde-Meuble, conservé aux Archives Nationales, permet d’en mesurer l’ampleur.
Il était déjà âgé lorsque l’usage des marques se généralisa dans sa communauté, et il ne montra guère d’empressement à se conformer à cette obligation. Il se retire des affaires à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, peu avant sa mort en 1775.

Entre 1748 et 1774, il livre près de 4 000 pièces de mobilier à la Couronne. Jean-Henri Riesener aura la lourde tâche de lui succéder en 1774.

Œuvres conservées dans les musées :
Encoignures, commode – Château de Versailles.
Commode – J. Paul Getty Museum.

Bibliographie :
Le Mobilier Français du XVIIIe Siècle – Pierre Kjellberg, Les Éditions de l’Amateur, 2002.
Les Ébénistes français de Louis XIV à la Révolution – Alexandre Pradère, Éditions Le Chêne, 1989.
Les Ébénistes du XVIIIe siècle – Comte François de Salverte, Les éditions d’Art et d’Histoire, 1934.

2° – Roger Vandercruse dit Lacroix (RVLC) (1728–1799).
Roger Vandercruse, dont le patronyme flamand se reflète dans son estampille RVLC (Roger Van der Croix), est l’un des grands ébénistes de sa génération. Il est un artisan prisé de la noblesse parisienne et fournit notamment le duc d’Orléans, Madame du Barry, ainsi que les cours de Louis XV et Louis XVI.

Reçu maître en 1755, il devient l’un des principaux représentants du style Transition. Ses meubles, souvent plus décoratifs qu’utilitaires, se distinguent par des marqueteries raffinées et des bronzes à l’antique, inspirés par Jean-François Oeben (1721–1763), premier époux de sa sœur Françoise-Marguerite (qui épousera ensuite Jean-Henri Riesener).

Œuvres dans les collections publiques :
États-Unis : New York, Frick Collection – Commode ornée de marqueterie en chêne et acajou, avec plateau de marbre sarancolin, exécutée en 1769 pour Mademoiselle Victoire, quatrième fille de Louis XV.
France : Paris, musée Nissim de Camondo ; Château de Versailles (nombreuses œuvres conservées).

Bibliographie :
Roger Vandercruse dit Lacroix – Clarisse Roinet, Les Cahiers du Mobilier, Éditions Perrin & Fils, 2000.

La Jurande des Menuisiers-Ébénistes (JME) :
La Jurande regroupe la communauté des Menuisiers-Ébénistes (JME). Elle est composée d’un principal (ou syndic) et de six jurés, chargés de réguler les affaires courantes, de choisir et vérifier les chefs-d’œuvre de maîtrise, de surveiller la qualité des ateliers parisiens et de traquer les ouvriers libres. Les statuts de la Jurande, établis en 1743 et enregistrés au Parlement en 1751, marquent la séparation entre menuisiers et sculpteurs, ces derniers retrouvant leurs prérogatives.

À partir de 1743, les jurés effectuent quatre fois par an une tournée des ateliers et apposent le poinçon de la Jurande sur les ouvrages conformes aux critères définis. Une taxe de dix sols est perçue, et les pièces défectueuses sont confisquées. La marque officielle est déposée sur une masse de plomb à Paris. En province, seuls les grands centres de production, comme Lyon, appliquent des règlements locaux. Les tapissiers, qui s’approvisionnent parfois auprès d’ouvriers libres, utilisent des estampilles contrefaites, passibles d’amendes et de poursuites pénales.

Le 20 août 1751, le Parlement vote la constitution de la Jurande : « La cour ordonne que lesdites lettres patentes soient enregistrées, conformément aux charges, clauses et conditions portées par les arrêts de la Cour des 12 juillet 1745, 20 janvier 1749 et 21 mai 1751… »

Gilles Joubert and Roger Vandercruse dit Lacroix – A Marquetry and Gilt-Bronze « Commode Sauteuse » Stamped with the C-Crowned Mark, Circa 1755

Museum Quality. An exceptional collaboration resulting in a remarkably rare commode sauteuse, featuring marquetry of amaranth, rosewood, and violetwood, enriched with finely chased and gilded bronze mounts marked with the C-crowned stamp. The veined gray marble top surmounts a façade with two drawers—devoid of a central stretcher—adorned with geometric marquetry reserves. The ensemble rests on elegantly curved legs, combining grace and sturdiness.

This commode can be compared to the works of Gilles Joubert, ébéniste du Roi (see Christie’s sale, December 19, 2007). It bears the stamp of Roger Vandercruse dit Lacroix (RVLC), as well as multiple marks from the Jurande des Menuisiers-Ébénistes (JME) on the front left stile, attesting to its authenticity and craftsmanship.

Dimensions:
Height: 34⅞ inches (88.5 cm)
Width: 49⅞ inches (126.5 cm)
Depth: 26 inches (66 cm)

Condition:
Excellent. This commode has been meticulously restored and recently refinished with a French polish, enhancing its luster.

Biographies :

1° – Gilles Joubert (1689–1775).
Gilles Joubert is believed to have attained his mastership between 1715 and 1720. He began working for the king in 1748, initially fulfilling occasional commissions. As royal orders grew increasingly frequent, his reputation flourished. In 1755, he was selected to craft two sumptuous corner cabinets (encoignures) intended to complement the medal cabinet delivered by Antoine-Robert Gaudreaus in 1739 for the King’s study at Versailles.

In 1758, he was appointed Ebéniste Ordinaire du Garde-Meuble de la Couronne, having previously served as an occasional supplier. By 1763, he earned the prestigious title of ébéniste du Roi, succeeding Jean-François Oeben, and also became dean of his guild.
With unceasing demand from the royal houses, Joubert was compelled to subcontract portions of his work. Consequently, many pieces delivered under his supervision—though recorded in the Journal du Garde-Meuble—often bear the stamps of his colleagues rather than his own. A quintessential exponent of the Louis XV style, Joubert also adapted to the times, producing Transitional-style pieces with neoclassical motifs. However, he was less at ease with the Louis XVI style.

Joubert stamped only a fraction of his output. Since the use of stamps was not mandatory for most of his career—and he was later exempted as Ebéniste du Roi—reconstructing the full scope of his prolific career remains challenging. Only the Journal du Garde-Meuble, preserved in the Archives Nationales, provides insight into the extent of his contributions.
Already advanced in age when stamp regulations were standardized, he showed little enthusiasm for compliance. He retired from business at eighty-five, shortly before his death in 1775.

Between 1748 and 1774, he delivered nearly 4,000 pieces of furniture to the Crown. Jean-Henri Riesener faced the daunting task of succeeding him in 1774.

Works in Public Collections:
Corner cabinets, commodes – Château de Versailles.
Commode – J. Paul Getty Museum.

Bibliography:
Le Mobilier Français du XVIIIe Siècle – Pierre Kjellberg, Les Éditions de l’Amateur, 2002.
Les Ébénistes Français de Louis XIV à la Révolution – Alexandre Pradère, Éditions Le Chêne, 1989.
Les Ébénistes du XVIIIe Siècle – Comte François de Salverte, Les éditions d’Art et d’Histoire, 1934.

2° – Roger Vandercruse dit Lacroix (RVLC) (1728–1799).
Roger Vandercruse, whose Flemish patronymic is reflected in his RVLC stamp (Roger Van der Croix), stands among the foremost ébénistes of his generation. Renowned for his craftsmanship, he catered to the Parisian nobility, including the duc d’Orléans, Madame du Barry, and the courts of Louis XV and Louis XVI.

Having achieved master status in 1755, he emerged as a leading figure in the Transitional style. His furniture, often more decorative than functional, is distinguished by refined marquetry and antique-inspired bronze mounts, influenced by his brother-in-law Jean-François Oeben (1721–1763), the first husband of his sister Françoise-Marguerite (who later married Jean-Henri Riesener).

Works in Public Collections:
United States: New York, Frick Collection – A commode with oak and mahogany marquetry and a Sarancolin marble top, executed in 1769 for Mademoiselle Victoire, the fourth daughter of Louis XV.
France: Paris, Musée Nissim de Camondo; Château de Versailles (numerous works preserved).
Bibliography:
Roger Vandercruse dit Lacroix – Clarisse Roinet, Les Cahiers du Mobilier, Éditions Perrin & Fils, 2000.

The Jurande des Menuisiers-Ébénistes (JME):
The Jurande oversaw the community of Menuisiers-Ébénistes (JME), comprising a warden (or syndic) and six jurors. Their duties included regulating guild affairs, examining masterpieces for qualification, monitoring the quality of Parisian workshops, and pursuing unlicensed craftsmen. The guild’s statutes, established in 1743 and registered in 1751, formalized the separation between joiners and sculptors, restoring the latter’s privileges.

From 1743 onward, jurors conducted quarterly inspections of workshops, affixing the Jurande’s mark to compliant pieces. A tax of ten sols was levied, and substandard works were confiscated. The official mark was struck on a lead block in Paris; in the provinces, only major production centers like Lyon enforced local regulations. Upholsterers who sourced from unlicensed workers risked penalties for using counterfeit stamps.

On August 20, 1751, Parliament ratified the establishment of the Jurande: “The court orders that the said letters patent be registered, in accordance with the charges, clauses, and conditions set forth by the decrees of the Court of July 12, 1745, January 20, 1749, and May 21, 1751…”

Stands 82, 83 & 84, Allée 1
marcdebono@gmail.com
+33 (0)1 40 10 83 63
Siècle

18ème Siècle

Style

Louis XV

Type d'Objet

Antiquités

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