Ferdinand Duvinage (1823–1876) Encrier en bronze et marqueterie sur fond d’ivoire cloisonné, Maison Alphonse Giroux, vers 1880
Description :
Cet encrier en bronze ciselé et doré se distingue par son décor de têtes de bélier encadrant un médaillon monogramme. Le plateau, doté de deux petits rangements latéraux pour les plumes et de deux bougeoirs symétriques, s’ouvre par un tiroir discret. L’ensemble repose sur quatre pieds en forme de griffes, alliant élégance et fonctionnalité.
La marqueterie d’ivoire cloisonné de laiton, ornée de motifs de branchages, de frises de feuilles et de volutes, témoigne d’un savoir-faire exceptionnel. L’objet porte les initiales FD intégrées au décor, accompagnées de la mention Bté(breveté), ainsi que la signature Alphonse Giroux à Paris sur le tiroir. Ces détails attestent de son authenticité et de son origine prestigieuse.
Contexte historique :
Réalisé vers 1880, cet encrier illustre l’excellence de la Maison Alphonse Giroux sous la direction de la Veuve Duvinage, qui perfectionna et breveta en 1877 la technique de marqueterie cloisonnée initiée par Ferdinand Duvinage. Ce procédé, alliant ivoire, métaux et bois précieux, incarne le raffinement des arts décoratifs du XIXe siècle et le goût marqué pour le japonisme.
Dimensions
Longueur : 39 cm
Hauteur : 13 cm
Profondeur : 16 cm
État de conservation :
En très bon état, cette pièce conserve intactes ses signatures — tant sur le tiroir que dans la marqueterie — ainsi que son charme et son authenticité d’origine.
Biographies :
Ferdinand Duvinage (1823–1876)
Ferdinand Duvinage, né en 1823, est un artisan et marchand d’art parisien reconnu pour son savoir-faire dans la marqueterie d’ivoire cloisonné. Fils de papetier, il commence sa carrière en tenant un magasin de tableaux et d’éventails dès 1863.
En 1867, il reprend la célèbre Maison Giroux, fondée vers 1790 et spécialisée dans la vente de fournitures pour artistes, de cadres, de chevalets et d’objets de luxe. Sous sa direction, l’entreprise, située boulevard des Capucines à Paris, connaît un nouvel essor et se distingue par la qualité et l’originalité de ses créations.
Duvinage développe une technique de marqueterie cloisonnée, associant ivoire, métaux précieux et bois, souvent inspirée par le japonisme, un style très en vogue à l’époque.
Ses œuvres, exposées notamment à l’Exposition universelle de Paris en 1878, sont saluées pour leur luxe et leur technicité. Ferdinand Duvinage décède en 1876, laissant derrière lui une réputation d’excellence dans le domaine des arts décoratifs du XIXe siècle.
La Veuve Duvinage (1876–1882)
À la mort de Ferdinand Duvinage, sa veuve, Rosalie Duvinage, prend la tête de la Maison Giroux.
Elle perpétue et enrichit l’héritage de son époux en déposant, en 1877, un brevet pour une nouvelle technique de marqueterie sur ivoire cloisonné, intégrant parfois des incrustations de nacre. Les objets produits sous sa direction, souvent estampillés « Veuve Duvinage » ou « FD Bte », sont aujourd’hui recherchés pour leur rareté et leur qualité.
La production cesse en 1882, lorsque la veuve Duvinage met fin à l’activité de la maison.
Ses créations, marquées par une esthétique raffinée et une maîtrise technique remarquable, continuent de fasciner les collectionneurs et les musées, comme en témoigne le cabinet conservé au Musée d’Orsay.
Maison Alphonse Giroux : un héritage d’excellence parisienne
Fondée à Paris en 1799 par François-Simon-Alphonse Giroux, la Maison Alphonse Giroux s’affirme comme l’une des adresses les plus prestigieuses du luxe au XIXe siècle. D’abord établie au 7 rue du Coq-Saint-Honoré, puis transférée en 1857 au 43 boulevard des Capucines, elle incarne l’alliance parfaite entre artisanat d’exception et élégance française.
À ses débuts, l’entreprise se consacre à la création d’objets de fantaisie, de papeterie, de fournitures pour artistes et de petits meubles en ébénisterie. Formé à la peinture par Jacques-Louis David et reconnu pour son talent de restaurateur d’art et d’ébéniste, François-Simon-Alphonse Giroux impose rapidement sa marque par la qualité et l’originalité de ses réalisations. La maison devient ainsi le fournisseur attitré de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie parisienne, valant à son fondateur le surnom de « marchand des princes ».
En 1838, ses fils, Alphonse-Gustave et André, prennent la relève et élargissent l’activité. Ils développent une gamme variée de meubles raffinés, d’objets de tabletterie et d’innovations techniques, dont les premières chambres photographiques daguerréotypes, produites en collaboration avec Louis Daguerre. Leur participation à l’Exposition des Produits de l’Industrie en 1839, récompensée par une médaille d’argent, consacre leur position de leader dans les domaines du luxe et de l’innovation.
La Maison Giroux marque également son époque par ses contributions culturelles et politiques. Elle fournit des cadeaux officiels pour les « Enfants de France » sous les règnes de Louis XVIII et Charles X, et crée des pièces remarquables, comme le carrosse d’or offert en 1824 aux enfants du duc de Berry, aujourd’hui exposé au Musée Carnavalet. Ses créations, mêlant élégance et maîtrise artisanale, ornent les palais impériaux et les résidences les plus prestigieuses, à l’image du bonheur-du-jour acquis par l’impératrice Eugénie pour le palais de Compiègne lors de l’Exposition Universelle de 1855.
En 1867, l’entreprise passe entre les mains de Duvinage et Harinbouck, puis est dirigée par Ferdinand Duvinage et sa veuve, avant d’être reprise par A. Philippe et E. Arnut. Malgré ces transitions, la réputation d’excellence de la Maison Giroux reste intacte jusqu’à sa fermeture en 1885.
Aujourd’hui, les objets signés Alphonse Giroux, recherchés par les collectionneurs et les musées du monde entier, restent les témoins privilégiés de l’âge d’or de l’artisanat parisien et du faste du XIXe siècle.
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Ferdinand Duvinage (1823–1876) Bronze and Cloisonné Ivory Marquetry Inkwell, Maison Alphonse Giroux, c. 1880
Description:
This finely chased and gilded bronze inkwell is distinguished by its decorative ram’s heads framing a monogrammed medallion. The tray features two small lateral compartments for quills and two symmetrical candlesticks, with a discreet drawer in the center. The ensemble rests on four claw feet, combining elegance and functionality.
The cloisonné ivory marquetry, inlaid with brass and adorned with branch motifs, leaf friezes, and scrollwork, showcases exceptional craftsmanship. The piece bears the initials FD integrated into the design, accompanied by the mark Bté(patented), along with the signature Alphonse Giroux à Paris on the drawer. These details confirm its authenticity and prestigious provenance.
Historical Context:
Created around 1880, this inkwell exemplifies the excellence of Maison Alphonse Giroux under the leadership of the Widow Duvinage, who refined and patented the cloisonné marquetry technique in 1877, building on Ferdinand Duvinage’s innovations. This process, combining ivory, metals, and precious woods, embodies the sophistication of 19th-century decorative arts and the era’s fascination with Japonisme.
Dimensions:
Length: 15.35 inches (39 cm)
Height: 5.12 inches (13 cm)
Depth: 6.30 inches (16 cm)
Condition:
In excellent condition, this piece retains its original signatures—both on the drawer and within the marquetry—as well as its authentic charm and character.
Biographies:
Ferdinand Duvinage (1823–1876) Ferdinand Duvinage, born in 1823, was a renowned Parisian artisan and art dealer celebrated for his mastery of cloisonné ivory marquetry. The son of a stationer, he began his career in 1863 with a shop specializing in paintings and fans.
In 1867, he took over the esteemed Maison Giroux, founded around 1790 and known for its artist supplies, frames, easels, and luxury goods. Under his direction, the firm, located on Boulevard des Capucines in Paris, flourished, distinguished by the quality and originality of its creations.
Duvinage developed a cloisonné marquetry technique that combined ivory, precious metals, and wood, often inspired by Japonisme, a style highly fashionable at the time. His works, showcased at the 1878 Paris Universal Exhibition, were praised for their luxury and technical skill. Ferdinand Duvinage passed away in 1876, leaving behind a legacy of excellence in 19th-century decorative arts.
The Widow Duvinage (1876–1882) Following Ferdinand Duvinage’s death, his widow, Rosalie Duvinage, assumed leadership of Maison Giroux. She preserved and enhanced her husband’s legacy by patenting a new cloisonné ivory marquetry technique in 1877, occasionally incorporating mother-of-pearl inlays. Objects produced under her direction, often marked “Veuve Duvinage” or “FD Bte,” are now prized for their rarity and quality.
Production ceased in 1882 when the Widow Duvinage closed the business. Her creations, characterized by refined aesthetics and remarkable technical skill, continue to captivate collectors and museums, including a cabinet displayed at the Musée d’Orsay.
Maison Alphonse Giroux: A Legacy of Parisian Excellence
Founded in Paris in 1799 by François-Simon-Alphonse Giroux, Maison Alphonse Giroux became one of the most prestigious luxury houses of the 19th century. Initially located at 7 rue du Coq-Saint-Honoré and later moving to 43 boulevard des Capucines in 1857, it epitomized the perfect blend of exceptional craftsmanship and French elegance.
In its early years, the firm specialized in fancy goods, stationery, artist supplies, and fine cabinetry. Trained in painting by Jacques-Louis David and renowned as an art restorer and cabinetmaker, François-Simon-Alphonse Giroux quickly established his brand as a symbol of quality and innovation. The house became the preferred supplier to Parisian aristocracy and high society, earning its founder the nickname “merchant to the princes.”
In 1838, his sons, Alphonse-Gustave and André, expanded the business, producing refined furniture, tabletterie, and technical innovations, including the first Daguerreotype cameras in collaboration with Louis Daguerre. Their participation in the 1839 Exposition des Produits de l’Industrie, awarded a silver medal, solidified their leadership in luxury and innovation.
Maison Giroux also made significant cultural and political contributions, providing official gifts for the “Enfants de France” during the reigns of Louis XVIII and Charles X. Notable creations include the golden carriage gifted in 1824 to the children of the Duc de Berry, now exhibited at the Musée Carnavalet. Their elegant and masterfully crafted pieces adorned imperial palaces and elite residences, such as the bonheur-du-jour acquired by Empress Eugénie for the Palace of Compiègne at the 1855 Universal Exhibition.
In 1867, the firm passed to Duvinage and Harinbouck, later led by Ferdinand Duvinage and his widow, before being taken over by A. Philippe and E. Arnut. Despite these transitions, Maison Giroux maintained its reputation for excellence until its closure in 1885.
Today, objects signed by Alphonse Giroux are highly sought after by collectors and museums worldwide, serving as enduring symbols of Parisian craftsmanship and the opulence of the 19th century.
| Siècle | 19ème Siècle |
|---|---|
| Style | Napoléon III |
| Type d'Objet | Antiquités |









































