« Erxy », 1963
Huile sur toile
Signée et datée et située au dos de la toile « Milano 1963 »
Dimensions : 80 x 100 cm
Confronté à l’écriture arabe et du Coran, aux runes antiques latines et aux peintures rupestres, Bernard Quentin expérimente le mot, les lettres et le langage. La toile, de grandes dimensions, est laissée brute ; les lettres noires de l’alphabet latin et arabique se développent et se propagent sur sa surface. Elles s’éclatent, comme un enchevêtrement de mots dont le sens s’est perdu : seul la forme et le symbole de la lettre intéresse Bernard Quentin.
En 1940, Bernard Maurice Quentin s’installe à Paris. Il étudie la peinture, la sculpture et l’architecture à l’École des Arts Décoratifs et à l’École des Beaux-Arts de Paris. Après la Seconde Guerre mondiale (au cours de laquelle il a pris part à la résistance), il se familiarise avec Picasso. Dès 1946, il devient une figure habituelle à Saint-Germain-des-Prés, qui mêle philosophes, poètes, écrivains, peintres, sculpteurs, comédiens et musiciens de persuasion existentialiste, surréaliste ou autre, et qui constituaient, à cette époque le noyau de l’intelligentsia parisienne.
Ami de Pierre Dimitrienko, Serge Rezvani et de François Arnal, il est marqué par Pablo Picasso et Paul Klee. Le premier, qu’il rencontre en 1945, le fait pencher vers l’expressionnisme abstrait. Le second le conduit à l’abstraction, ce qui lui vaut ses premiers idéogrammes et sténo-grafittis.
En 1947, lors d’un voyage dans le sud de la France et en Italie, il découvre les inscriptions rupestres de la Vallée des Merveilles, affirmant son intérêt initial pour la spontanéité poétique de tous les idéogrammes imaginaires et autres hiéroglyphes. Dans les années 1950, il collabore avec Le Corbusier à des projets architecturaux. Il voyage au Brésil, au Pérou, en Afrique et en Europe de l’Est, ainsi que dans les pays scandinaves, dont la Laponie, où il étudie les runes locales.
À partir de 1952, il travaille sur des formats beaucoup plus grands, pendant lesquels ses signes graphiques perdent leurs aspects géométriques et développent une nouvelle fois une dynamique gestuelle. Après 1980, Bernard Quentin réalise une série de peintures dans lesquelles les évocations de foules sont entremêlées de scripts et de graffitis.
Bibliographie :
. Article « Bernard Quentin », 31 octobre 2011, Oxford Art Online
. Robert Lebel (citation de Bernard Quentin), « Premier Bilan de l’art actuel », Paris, Éditions du Soleil Noir, 1949
. Jacques Dopagne, Michel Broomhead, « Connaître l’art de la démesure de Quentin », Paris, 1986
Musées :
. À Paris : Musée National d’Art Moderne-Centre Pompidou ; Centre national des arts plastiques
. En France : Musée Cantini à Marseille ; musée des beaux-arts de Nantes ; musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne
Expositions :
. Expositions collectives : en 1947, le second Salon des Réalités Nouvelles, Salon Comparaisons and Salon de Mai ; exposition « Sur Quatre Murs », galerie Babylon, 1953 ; « La Nouvelle École de Paris », 1952 ; « 50 ans de peinture abstraite », galerie Creuze-Balzac Gallery, 1957…
. Expositions personnelles : galerie Mai, 1957, Stadler Gallery 1957 ; galerie Quatre Saisons Gallery, 1959 ; galerie Larcade, 1978 ; « Quentin 1948-1963 »,1984 and « Memoir » 1900, Michel Broomhead Gallery ; « Writings and Masses, Works from 1947 to 1963 and Writings and Cut-Outs, Totems, Recent Works », galerie Arnoud, 1991…