d’Aprés Houdon- Le Baiser Donné. Grande Terre Cuite XIXe

d’Aprés Houdon- Le Baiser Donné. Grande Terre Cuite XIXe

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Jean-Antoine HOUDON (1741-1828), d’après. Le Baiser donné. Double Buste en terre-cuite à patine beige rosée saisissant, en une composition d’une ingénieuse hiardesse formelle, l’idyllique et caressante étreinte d’un couple  de juvéniles amants.
 Tendrement allanguie, le sein suave sous  sa gorge frémissante, une jeune femme au délicat visage auréolé de fines  mèches de cheveux échappées d’un chignon bijouté de perles offre , avec une volupté toute enfantine, ses lèvres au baiser langoureux d’un jeune homme. Celui-ci, au profil  éphébique sous sa chevelure bouclée ceinte d’un ruban noué, presse avec émoi l’aimée contre sa poitrine. Sciemment agencées, des  étoffes enveloppent voir isolent  de leurs ondoyants drapés les  protagonistes de cet atemporel échange amoureux. Epanchée sur leurs  poitrines, une exquise guirlande de fleurs printanières piquée de boutons de rose- motif  floral associé à Vénus, mère de Cupidon-, “dignes enjolivements de l’Amour” scelle les  promesses de leur pudique union.
A dater de la seconde moitié du XIXe siècle, cette épreuve en terre-cuite patinée d’une grande finesse d’exécution restitue avec sensibilité le modèle original (plâtre) conçu en 1772 à l’intention des membres régnants de la Cour ducale de Saxe-Gotha par l’éminent sculpteur parisien du Siècle  des  Lumières Jean-Antoine Houdon ((1741-1828) dont notre double-buste connu sous le titre du “Baiser donné”porte, insculpté au dos, la signature apocryphe.
Reposant sur une base quadrangulaire, un piédestal en forme de demi-colonne cannelée valorise par sa sobre silhouette néo-classique l’étonnante qualité plastique de cette oeuvre sculpturale d’une présence tout à la fois sensuelle et aimante, languide et vibrante.
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“Penche tes lèvres sur moi; Et qu’au sortir de ma bouche Mon âme repasse en toi.”:
En regard de cette épreuve du Baiser donné de J-A. Houdon ci-dessus décrit, ces vers* élégiaques nés de la plume de Denis Diderot (1719-1784), ami et zélé défenseur dans ses écrits salonniers de l’oeuvre du maître-statuaire , font merveilleusement écho à cette atypique composition ( bustes groupés, mise en scène frontale intensifiant la portée intimiste du sujet) qui, par delà l étreinte de deux jeunes amants s’offrant à leur sensualité naissante, réussit à fixer l’instant si fugace, si fervent de l’émoi amoureux. Aussi, le Baiser donné brave-t-il les  siècles  et, tout comme à l’époque de sa conception (vers 1772), déjoue la versalité des inclinations esthétiques.
Aguerri par son exemplaire formation académique (Prix de Rome en 1761), J.A. Houdon présentait en 1771 sous le n°284 lors de sa première participation aux Salons , aux côtés d’oeuvres (Morphée, statue, plâtre; Denis Diderot, buste, terre cuite; Tête d’Alexandre, médaillon,..) augurant  sa  brillante carrière artistique ,  “deux têtes de jeunes hommes, l’une couronnée de myrte, l’autre ceinte d’un ruban” (ronde-bosse grandeur naturelle). En cette dernière, on reconnaît une des figures constitutive du buste groupé conçu l’année suivante à l’intention des membres régnants de la Cour ducale de Saxe-Gotha, commanditaire auprès du prometteur  sculpteur  sur l’instance conjuguée  de  leur ambassadeur le Baron van Grimm (1729-1804) et de Denis Diderot d’un monument votif à la gloire de Louise-Dorothée de Saxe-Gotha (1710-1767) et de son époux, le Duc Frédéric III (1699-1773). A la surprise génèrale, la version en plâtre du Baiser donné fut bien reçue et chaudement louée au sein des Cours éclairées d’Europe. Audacieux , Houdon réussissait en cette oeuvre sculpturale à unir réfèrences antiques ( groupe de L’Amour et Psyché du Musée Capitolino de Rome, copie  romaine d’une oeuvre héllénistique admirée par Houdon lors de son séjour en 1764-1768 à l’Académie de France à Rome), composition tout à la fois complexe et d’une grande lisibilité, pureté des volumes et  joliesse piquante des détails (guirlande fleurie à portée sentimentale) héritée des délicatesses du régne de Louis XV. Le tout traversé par cet incomparable frémissement de la matière qui insuffle tendresse ou vivacité aux oeuvres de l’artiste quelque soit le genre traité (allégories, portraits,..).
Au Salon de 1780, Houdon présenta sous le titre du Baiser rendu un pendant à son premier Baiser métamorphosant en Faune et Faunesse ses juvéniles amants: l’étreinte, de pudique, se fait voluptueuse voir passionnelle sous les plaisirs de l’agape. De son vivant, des dignitaires de l’aristocratie française ou de la haute finance tels le Duc de Chartres (Louis Philippe Joseph d’Orléans, 1747-1793), Jen-Girardot de Marigny (1733-1796) s’enquérirent entre 1778-1779  auprès de l’artiste dont la renommée était acquise de versions en marbre du Baiser donné et, dès 1790, son éléve, l’éminent ciseleur et fondeur Pierre-Philippe Thomire (1751- 1843) diffusa en bronze”petite nature ” le modèle de son maître (un exemplaire avec celui du Baiser rendu est de nos jours conservé à la Wallace  Collection de Londres, inv. S217 et S 218 ainsi que dans les collections du Mobilier National à Paris). L’élégance émanant de cette oeuvre n’échappa point aux marchands-merciers de l’époque: des Maîtres-Horlogers parisiens de renom – A. Bouret, Dubuisson,Robin-  signèrent aux alentours de 1785 le cadran de luxueuses pièces horlogèrent sommées du couple enlacé désormais emblématique d’ Houdon.
Aux côtés de sa Diane Chasseresse (1774), Les Baisers connurent une durable descendance notamment dans la seconde moitié du XIXe siècle, période au cours de laquelle statuaires de renom ( A.E. Carrier-Belleuse) , Fabriquants de Bronzes d’art chevronnés  (Denière,L.Marchand, J.Graux) concevaient leurs propres modèles au prisme de ceux élaborés par leur illustre devancier ou revisitaient pour une clientèle d’amateurs affectionnant les  grands MaÏtres du XVIIIe siècle ( Clodion, Pigalle, Allegrain, Canova) des oeuvres”phares” répondant à la sensibilité de l’époque. Ainsi, Le Baiser donné fut-il reproduit en divers matériaux ou intégré à des objets d’art au parti néo-Louis XVI particulièrement raffiné.

       *Denis Diderot, Chanson dans le goût de la Romance, in: Oeuvres complétes. Poésies diverses, Paris, 1875,3e Partie, pp.60-62 ou in: Couvreur, Manuel, Dictionnaire de Diderot, Paris: Champion, 1999, p.103.
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Littérature en rapport:  Haskell et Penny, Pour l’Amour de l’Antique, Paris, 1988;-Giacometti, Georges, Le statuaire Jean-Antione Houdon et son époque (1741-1828)- 3 volumes, Tome 3: Catalogue complet descriptif et analytique des bustes légendaires, allégoriques, de genre, ..pp. 16-17, p.67.; – Lami, Stanislas,Dictionnaire des  Sculpteurs français du XVIIIe siècle, Paris, 1911.-Poulet A.L et Scherf G., Jean-Antoine Houdon, Sculpteur des Lumières, Cat. d’Exposition 2003-2004, n° 43, pp. 248-250;-Réau, Louis, Houdon.Sa vie et son Oeuvre, Paris, 2 vol. 1964, p.22, n° 54;-Tardy, La Pendule Française, 1975, tome II: De Louis XVI à nos jours, p. 255
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Marques et signatures: au dos, signature en creux en lettres cursives: “Houdon”.
Dimensions: H.: 47 cm;-L.: 34 cm;-Pr.: 18 cm.
Matériaux: terre cuite à patine beige rosée.
Travail de qualité de la seconde moitié du XIXe siècle.
Très Bel Etat. Infimes éclats au niveau d’un pétale de la guirlande fleurie et des angles du dé de la colonne tronquée formant piédestal. Petites salissures localisées.

Jean-Antoine HOUDON (1741-1828), after. The Kiss Given. Double bust in terracotta with a pinkish beige patina capturing, in a composition of ingenious formal hidness, the idyllic and caressing embrace of a couple of young lovers. Tenderly languid, her soft breast under her quivering throat, a young woman with a delicate face haloed with fine locks of hair escaping from a pearl-jeweled bun offers, with a childish voluptuousness, her lips to the languorous kiss of a young man. The latter, with an ephebic profile under his curly hair encircled by a knotted ribbon, presses his beloved against his chest with emotion. Knowingly arranged, fabrics envelop or isolate with their undulating drapes the protagonists of this timeless amorous exchange. Spread across their chests, an exquisite garland of spring flowers studded with rosebuds – a floral motif associated with Venus, mother of Cupid – “worthy embellishments of Love” seals the promises of their modest union. Dating from the second half of the 19th century, this patinated terracotta proof of great finesse of execution sensitively restores the original model (plaster) designed in 1772 for the reigning members of the Ducal Court of Saxe-Gotha by the eminent Parisian sculptor of the Age of Enlightenment Jean-Antoine Houdon (1741-1828) whose apocryphal signature our double bust known under the title of “The Kiss Given” bears, inscribed on the back.
Resting on a quadrangular base, a pedestal in the form of a fluted half-column enhances by its sober neo-classical silhouette the astonishing plastic quality of this sculptural work of a presence at once sensual and loving, languid and vibrant.
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“Lean your lips on me; And that when leaving my mouth My soul passes back into you.”:
Concerning this proof of J-A. Houdon’s The Kiss described above, these elegiac verses* born from the pen of Denis Diderot (1719-1784), friend and zealous defender in his salon writings of the work of the master-sculptor, wonderfully echo this atypical composition (grouped busts, frontal staging intensifying the intimate scope of the subject) which, beyond the embrace of two young lovers offering themselves to their nascent sensuality, succeeds in fixing the moment so fleeting, so fervent of amorous emotion. Thus, The Kiss defies the centuries and, just as at the time of its conception (around 1772), thwarts the versatility of aesthetic inclinations.

Hardened by his exemplary academic training (Prix de Rome in 1761), J.A. Houdon presented in 1771 under the number 284 during his first participation in the Salons, alongside works (Morpheus, statue, plaster; Denis Diderot, bust, terracotta; Head of Alexander, medallion, etc.) auguring his brilliant artistic career, “two heads of young men, one crowned with myrtle, the other encircled with a ribbon” (life-size sculpture in the round). In the latter, we recognize one of the constituent figures of the group bust designed the following year for the reigning members of the Ducal Court of Saxe-Gotha, who commissioned from the promising sculptor, at the joint request of their ambassador Baron van Grimm (1729-1804) and Denis Diderot, a votive monument to the glory of Louise-Dorothée of Saxe-Gotha (1710-1767) and her husband, Duke Frederick III (1699-1773). To everyone’s surprise, the plaster version of The Kiss Given was well received and warmly praised within the enlightened Courts of Europe. Audacious, Houdon succeeded in this sculptural work in uniting ancient references (group of Cupid and Psyche from the Capitoline Museum in Rome, Roman copy of a Hellenistic work admired by Houdon during his stay in 1764-1768 at the French Academy in Rome), composition at once complex and of great readability, purity of volumes and piquant prettiness of details (floral garland with sentimental meaning) inherited from the delicacies of the reign of Louis XV. All crossed by this incomparable quivering of the material which breathes tenderness or vivacity into the works of the artist whatever the genre treated (allegories, portraits, ..). At the Salon of 1780, Houdon presented, under the title of The Kiss Rendered, a counterpart to his first Kiss transforming his young lovers into Faune and Faunesse: the embrace, from modest, becomes voluptuous, even passionate, under the pleasures of agape. During his lifetime, dignitaries of the French aristocracy or high finance such as the Duke of Chartres (Louis Philippe Joseph d’Orléans, 1747-1793), Jen-Girardot de Marigny (1733-1796) inquired between 1778-1779 from the artist whose reputation was acquired for marble versions of The Kiss Given and, from 1790, his student, the eminent chaser and founder Pierre-Philippe Thomire (1751-1843) distributed in bronze “small nature” the model of his master (a copy with that of The Kiss Given is today preserved in the Wallace Collection in London, inv. S217 and S 218 as well as in the collections of the Mobilier National in Paris). The elegance emanating from this work did not escape the merchants of the time: renowned Parisian Master Watchmakers – A. Bouret, Dubuisson, Robin – signed around 1785 the dial of luxurious watch pieces topped with the now emblematic embracing couple of Houdon.
Alongside his Diane Chasseresse (1774), Les Baisers enjoyed a lasting legacy, particularly in the second half of the 19th century, a period during which renowned sculptors (A.E. Carrier-Belleuse) and experienced bronze art makers (Denière, L.Marchand, J.Graux) designed their own models through the prism of those developed by their illustrious predecessors or revisited for a clientele of amateurs fond of the great Masters of the 18th century (Clodion, Pigalle, Allegrain, Canova) “flagship” works that responded to the sensibilities of the time. Thus, Le Baiser donné was reproduced in various materials or integrated into art objects in the particularly refined neo-Louis XVI style.

*Denis Diderot, Chanson dans le goût de la Romance, in: Oeuvres completes. Various Poems, Paris, 1875, Part 3, pp.60-62 or in: Couvreur, Manuel, Diderot Dictionary, Paris: Champion, 1999, p.103.
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Related literature: Haskell and Penny, For the Love of the Antique, Paris, 1988;-Giacometti, Georges, The statuary Jean-Antione Houdon and his era (1741-1828)- 3 volumes, Volume 3: Complete descriptive and analytical catalog of legendary, allegorical, genre busts, ..pp. 16-17, p.67.; – Lami, Stanislas, Dictionary of French Sculptors of the 18th Century, Paris, 1911.-Poulet A.L and Scherf G., Jean-Antoine Houdon, Sculptor of the Enlightenment, Cat. d’Exposition 2003-2004, n° 43, pp. 248-250;-Réau, Louis, Houdon.Sa vie et son Oeuvre, Paris, 2 vols. 1964, p.22, n° 54;-Tardy, La Pendule Française, 1975, tome II: De Louis XVI à nos jours, p. 255
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Marks and signatures: on the back, signature intaglio in cursive letters: “Houdon”.
Dimensions: H.: 47 cm;-L.: 34 cm;-Pr.: 18 cm.
Materials: terracotta with pinkish beige patina.
Quality work from the second half of the 19th century.
Very good condition. Tiny chips on a petal of the floral garland and the corners of the die of the truncated column forming a pedestal. Small localized dirt.

Stand 45, Allée 1
anticomania@yahoo.com
+33 (0)7 62 60 61 15
Siècle

19ème Siècle

Style

Louis XVI

Type d'Objet

Antiquités

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