Une oeuvre moderne, synthétique et colorée de Jules Flandrin, de 1925, représentant le portrait au chapeau et melon de sa compagne la femme peintre, Henriette Deloras.
Huile sur toile
Signée deux fois en bas à gauche
Dimensions: 65 x 50 cm
Avec cadre: 84 x 70 cm
Exposée au Japon en 1926 / 1927, société d’art franco-japonais Tokyo. Exposé à Lyon, Galerie des Jacobins Troncin frères du 13 au 29 janvier 1936 n° 5 « » Le melon « » – Archives de Mr Georges Flandrin »- Une carte postale de la peinture a été éditée.
Prix : 15 000 euros
Jules Flandrin, Henriette Deloras, une histoire d’amour
Henriette Deloras rencontre Jules Flandrin dès son plus jeune age. Dès 1905, à la mort de son père, la jeune grenobloise va grandir chez sa grand mère à Corenc dont la maison est voisine de la propriété de la famille Flandrin. Chaque été, elle rencontre Jules Flandrin, peintre parisien d’adoption qui surprit par le caractère et la force de ses dessins l’encourage à continuer et lui ouvre son atelier. De 30 ans son ainé, il deviendra son mentor et son amour.
Attiré par Paris et son peintre, elle tombe sous le charme de la capitale. Elle découvre la vie trépidante d’après guerre, elle devient l’interprète ingénue de ses bars et ses jazz clubs qu’elle dépeint de façon intuitive et spontanée. Elle côtoie alors les plus grands artistes. Elle devient alors « la charmante la turbulente petite fauvette dauphinoise, promeneuse invétérée de ce Paris qu’elle aimait tant! » Andry Farcy, conservateur du musée de Grenoble
Dans notre tableau, J Flandrin témoigne de l’admiration qu’il voue à sa jeune compagne représentée au centre du tableau telle une madone. Le couple assis face à face n’est pas seul. Les visages des personnages sont tournés vers d’autres interlocuteurs mais le peintre spectateur met toute la lumière sur son sujet principal sa compagne et la pare de couleurs vives.
Comme beaucoup d’artiste, J Flandrin use ici de symboles, la cigarette de la femme libre; le melon symbolisant les plaisirs terrestres, la fertilité et la vie.
Une oeuvre moderne, synthétique aux formes simplifiées et aplats colorés de couleurs pures.
Proche de Maurice Denis, Jules Flandrin partage avec les Nabis une esthétique faite de formes épurées, d’aplats de couleur, et une synthétisation des formes. Il rejoint son ami Matisse dans ses aplats colorés de couleurs pures.
Dans cette oeuvre, son sens de la couleur le conduit à associer avec beaucoup de subtilité tons chauds et tons froids.
Les gris de notre tableau sont relevés par quelques couleurs vives l’orange du melon, le rouge de la chaise, le jaune d’un store, le violet de fleurs du chapeau et le rosé du visage.
Jules Flandrin est à n’en pas douter un peintre important de l’art moderne.
Biographie
Jules Flandrin fut élève de Gustave Moreau dans la fameuse promotion « fauve » avec à ses côtés : Marquet, Rouault et Matisse. Peintre de paysage, de scènes intimistes et de natures mortes ; son expression libre lui permet d’aborder différents genres avec aisance. Il est influencé par la richesse et la variété des courants de la peinture moderne : des Post impressionnistes avec Signac, aux Nabis (ses amis Maurice Denis, Bonnard, Sérruzier,…) pour passer au Fauvisme avec Marquet et Matisse, ses amis. Compagnon de Jacqueline Marval, il lui donne le goût de la peinture.
Dès 1897, les toiles de Jules Léon Flandrin sont acceptées au Salon du Champs de Mars et en 1898, il devient l’un des plus jeunes membres de la Société Nationale des Beaux-Arts. Il découvre les ballets russes lors de leur arrivée à Paris en 1909 avec Nijinski, Pavlova, la Karsavina.
Il participe à plusieurs expositions internationales : en 1910 à Londres (Stafford Gallery avec les néo impressionnistes, en 1913 à Interlaken, Berlin et Munich. Nommé sociétaire du Salon d’Automne, en 1911, il exécute différentes commandes pour l’État. En 1912, il reçoit la légion d’honneur à titre civil.
Jules flandrin recherche la pureté des lignes et l’équilibre de la composition. Il participera à l’introduction de l’art moderne au Musée de Grenoble
Après la mort de son épouse Henriette Deloras pendant la Seconde Guerre Mondiale en 1941, Jules L. Flandrin meurt à son tour, à Corenc en 1947.
Biographie
Cat. exp. Grenoble et ses artistes au XIXe siècle, musée de Grenoble, 2020.
Musées
En France
• Musée de Grenoble (16 tableaux)
• Beauvais MUDO Musée de l’Oise
• Chambéry musée des Beaux-arts
• Le Havre Musée d’art moderne André Malraux
• Blérancourt musée franco américain.
• Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin-dépôt du musée d’Orsay,
A l’étranger:
•Tokyo
•New York
•Luxembourg