Huile sur cuivre.
Notre composition est une œuvre de l’atelier de Frans II Francken dont on connait trois autres versions : la première, autographe, est répertoriée dans la monographie d’Ursula Härting sous le numéro 249 page 300 – huile sur cuivre 70 x 88 cm, la seconde, attribuée au maître a été vendue en 2010 à Paris – huile sur cuivre 55,5 x 72 cm, et la dernière, une œuvre d’atelier issue d’une prestigieuse collection paloise, a été vendue l’automne dernier au prix de 63960 € - huile sur cuivre 53,5 x 72 cm (Cf Gazette Drouot).
Saint-Antoine est représenté agenouillé étudiant les Saintes Ecritures. Il est cerné par des créatures imaginaires monstrueuses et bruyantes qui cherchent à le détourner de sa lecture. Tous les plaisirs terrestres, source de volupté, lui sont suggérés : une tentatrice lui présente une jeune femme qui brandit un verre de vin, une autre lui propose des bijoux et des pièces d’orfèvrerie, un homme tend une tourte et un personnage à figure simiesque fume une pipe. Le cortège de créatures sur la droite de la composition parait donner un concert cacophonique. Et comme pour suggérer la victoire du Malin, une église est en flammes au second plan. Mais d’un geste bénissant, Antoine repousse toutes ces tentations, c’est le triomphe de la foi.
La vie de Saint-Antoine, considéré comme le père du monachisme chrétien, nous est rapportée dans le récit d’Athanase d'Alexandrie vers 360. Né en Egypte dans l’antique cité de Hérakléopolis Magna vers l’an 251, il se serait éteint à l’âge de 105 ans. Issu d’une famille de riches agriculteurs et fervent chrétien, Antoine distribue tous ses biens aux pauvres et consacre son temps à la prière et à l’étude des texte saints. Voyant son isolement troublé par ses nombreux disciples, il se retire dans le désert où, comme la Christ avant lui, il résiste aux tentations auxquelles le Diable le soumet.
L’œuvre est présentée dans un puissant cadre espagnol en bois sculpté doré et rechampi noir du XVIIe siècle.
Dimensions : 56 x 73 cm la vue – 79 X 95 avec le cadre
Frans II Francken ou Frans Francken le Jeune (Anvers 1581 – Id. 1641). Fils de Frans I et frère de Hieronymus II et Ambrosius II, il est le plus réputé de la dynastie des Francken. Excellant dans les genres les plus divers, il se spécialise dans la peinture de petit et moyen format (dite aussi peinture de cabinet) et que Rubens appelait les « cose piccole ». Il peint de nombreuses scènes bibliques, mythologiques et historiques dans lesquelles il représente des foules compactes selon la règle d’isocéphalie. Poussant la technique du glacis à la perfection, il parvient à une délicatesse de nuances et à des effets de fluidité qui donnent tout leur intérêt aux figures d’arrière-plan. Les plus grands artistes flamands font appel à son talent, on retrouve ainsi les groupes virtuoses de Francken dans les paysages d’Abraham Govaerts, Joos de Momper ou Jan Brueghel I et II, dans les architectures de Bartholomeus van Bassen, Pieter Neeffs I ou encore Hendrick van Steenwijck pour n’en citer que quelques-uns.
