La forme tronconique, également appelée « en cornet », de la pièce, ainsi que le jeu de polychromie oscillant entre le bleu cobalt et le doré confèrent à notre objet, une sobriété apparente qui fait toute son élégance.
Néanmoins, cette efficacité stylistique se double d’une technique particulière et d’un savoir-faire mis en œuvre pour sa conception. En effet, celui-ci est perceptible dans les jeux de matière, avec le rendu givré du cristal. La bichromie du vase est obtenu grâce à la double couche superposée qui permet l’apparition des rehauts d’or dégagés à l’acide.
Ces indices discrets donnent à la pièce, un cachet indéniable et participent à l’inscrire dans la lignée des productions de renom de la manufacture. Fondée au XVIe siècle, en 1586 en Moselle, et aujourd’hui toujours en activité, elle est la plus ancienne cristallerie de France. Son rôle est primordial dans l’histoire des arts décoratifs français puisqu’à la fin du XVIIIe siècle, en 1781, M. de Beaufort y découvre la composition du cristal, déjà maitrisée à cette époque par l’Angleterre avec l’apport du plomb. Le XIXe siècle est une ère propice au développement de Saint-Louis qui se concentre alors plus sur les innovations techniques et stylistiques que lui confèrent ce matériau au détriment du verre, avec lequel elle avait débuté et fait ses premières armes.
Le lexique ornemental quant à lui distingue deux frises cernant le pourtour du vase, alternant entre motifs végétaux et blasons géométriques. Cet aspect héraldique participe à la noblesse de l’objet et fait écho à l’aigle couronné qui occupe le centre de la pièce. Ce dernier trône au centre du vase à l’instar d’un emblème. Selon Viton de Saint Allais dans le Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France, publié en 1816, l’animal : « est le symbole de la royauté, de la grandeur, de la clémence, de la magnanimité et de la reconnaissance, et, selon la fable, l’attribut de Jupiter. »
Dimensions :
- Diamètre du col : 16.3 cm
- Diamètre de la base : 12.5 cm
- Hauteur : 40 cm
