Huile sur panneau de chêne parqueté.
Notre peinture met en scène une représentation de Saint Jean-Baptiste prêchant devant une assemblée de fidèles. Réunis dans une clairière, qu’ils soient assis, debout ou à cheval, ils forment une foule compacte qui s’articule en cercle autour du prédicateur. Véritable galerie de portraits, son auditoire mêle des personnages d’âges et de conditions diverses qui adoptent des attitudes et des expressions très marquées. Même les chevaux paraissent en extase !
Jean-Baptiste, auréolé d’or, est campé dans un élégant contrapposto. Il tend le bras devant lui et, dans son prolongement, le ciel menaçant s’éclaircit. Le peintre a-t-il voulu préfigurer l’arrivée prochaine du Messie ?
Matthieu, dans son Evangile, situe la scène dans le désert tandis que Luc la place aux abords du Jourdain. Et notre peintre la transpose à l’orée d’une forêt continentale, démontrant ainsi son talent à peindre une nature luxuriante.
Les scènes narratives qui montrent Saint Jean-Baptiste prêchant sont rares car reléguées à l’arrière-plan des représentations plus fréquentes du baptême du Christ.
La même composition peinte sur cuivre (de plus petites dimensions : 37,8 x 51,4 cm) attribuée à Frans II Francken a été vendue chez Christies en octobre 2000.
Notre peinture est harmonieusement soulignée par un cadre en bois doré et rechampi vert dans le style des cadres fabriqués au XVIIe siècle dans la région des Marches en Italie. Un cartel en bas au centre.
Dimensions : 66 x 96 cm – 82 x 112,5 cm avec le cadre
Frans II Francken ou Frans Francken le Jeune (Anvers 1581 – Id. 1641). Fils de Frans I et frère de Hieronymus II et Ambrosius II, il est le plus réputé de la dynastie des Francken. Excellant dans les genres les plus divers, il se spécialise dans la peinture de petit et moyen format (dite aussi peinture de cabinet) et que Rubens appelait les « cose piccole ». Il peint de nombreuses scènes bibliques, mythologiques et historiques dans lesquelles il représente des foules compactes selon la règle d’isocéphalie. Poussant la technique du glacis à la perfection, il parvient à une délicatesse de nuances et à des effets de fluidité qui donnent tout leur intérêt aux figures d’arrière-plan. Les plus grands artistes flamands font appel à son talent, on retrouve ainsi les groupes virtuoses de Francken dans les paysages d’Abraham Govaerts, Joos de Momper ou Jan Brueghel I et II, dans les architectures de Bartholomeus van Bassen, Pieter Neeffs I ou encore Hendrick van Steenwijck pour n’en citer que quelques-uns.
